L’éden de Mespel Tarn Primes Pâquerettes Régénération

C’est un sentier de terre rouge, imprimé d’empreintes de biches, qui serpente dans la dans la forêt effeuillée de Grésigne. Entre les murets en pierres sèches, il déboule la pente, puis débouche, tout surpris, sur la belle clairière du hameau de Mespel. Dans cette alcôve de lumière, corolles grandes ouvertes, des myriades de pâquerettes s’extasient au soleil.

Au pied de la Chapelle Notre Dame, l’hiver flanche. Je bois l’air frais et limpide comme du petit lait. Mon inspiration, profonde et puissante, s’enclenche. Mon expiration vigoureuse et longue s’épanche en retour. Souffle intégral.

Mespel, parfum d’Eden !

Il m’apparaît qu’à m’y allonger, ce tapis immaculé de fleurettes absorbera toutes mes angoisses. Mon corps, embrassé de milles pétales blancs, s’y installe face au ciel, s’étale. Respirations…

Mespel, parfum d’Eden !

Sous le vent d’autan, la Grésigne s’épanche. Les tiges oscillent, un parfum doux-amer s’exhale. Mes tempes, mes yeux, mes mâchoires, ma nuque se lâchent. Le stress se résigne. Épaules, coudes, hanches, genoux, chevilles se relaxent. Respirations libres…

Mespel, parfum d’Eden !

La clairière de pâquerettes efface l’hiver. Elle ouvre un nouveau chapitre, une page blanche où je pourrai écrire un nouveau départ. Rebondir des revers et essayer un autre regard. Je fais ce que je veux. Je me sens bien…

Revigoré(e), j’hume les prémisses du printemps, de la vie qui redémarre. J’en collecte tous les indices visuels, olfactifs, auditifs, kinesthésiques. Tous mes sens amplifiés, j’inspire le renouveau en approche. Lentement, je l’expire, lèvres closes, dans toute mon intériorité. Je me sens bien…

Retour

Rempli(e) d’une énergie nouvelle, je reviens graduellement dans ma réalité. Je prends mon temps et donne l’impulsion du retour, de bas en haut. Je bouge mes orteils, mes jambes, mes bras. J’inspire, m’étire, baille. En pleine forme, j’ouvre les yeux au monde extérieur. Bon retour !

« L’herbe éclate en pâquerettes ; les parfums, qu’on croit muets, content les peines secrètes des liserons aux bleuets ».

Victor Hugo – Contemplation

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