Parapente au-dessus de Loudenvielle grande détente purification
Entre ciel et montagne suspendu(e), je dérive en plein azur. Au-dessus des Pyrénées enneigées qui flamboient dans la clarté, je plane. Crevasses et fractures du relief estompées, l’uniformité blanche se prélasse au soleil, efface les frontières. La tête au paradis, les pieds dans le vide, les douleurs sont anesthésiées par le froid et l’infinie beauté d’une nature épurée.
Porté(e) par des vents ascendants, je n’entends plus que mon souffle libre qui reprend sa place. Mon inspiration, emmitouflée dans un passe-montagne, se fait profonde, sans limite. Mon expiration chaude, en sens opposé, lui répond, l’imite.
Blanche vibration !
Le mental allégé des tourments éphémères, le corps sans cesse frôlé d’invisibles caresses, se détendent .Des volutes de barbules oubliées traversent le silence. Respirations….
Blanche vibration !
Le blanc a arrêté le temps. La béatitude du vide prend sa place. Elle m’entraîne dans l’insouciance d’une danse tournoyante au milieu des grands planeurs, comme une chorégraphie de derviche tourneur. Respirations…
Blanche vibration !
En apesanteur au-dessus d’une éternité laiteuse, mon âme, drapée d’éclats de lumière, bouche bée, respire. Là, je ne possède rien pourtant je me sens riche, riche du grand tout cosmique, riche du vide. Je me sens bien…
Au bord du monde immaculé, je vole au-dessus des lignes de crêtes. À l’inspiration conscientisée, je bois cette pureté originelle et la retiens à l’expiration, lèvres closes. Elle s’infiltre en moi, soigne mes mémoires, imprègne mes cellules. Je me sens bien.
« Entre les rivages des océans et le sommet de la plus haute montagne est tracée une route secrète que vous devez absolument parcourir avant de ne faire qu’un avec les fils de la Terre » Khalil Gibran