Port de Balès Pyrénées Grand Large Vastes respirations au soleil de novembre

A trois cent soixante degrés, d’immenses lignes de crêtes se superposent à l’infini. Les estives jaunies de novembre se réchauffent au soleil ocre. Leurs croupes maternelles miniaturisent la lointaine plaine de la mégalopole toulousaine…Grand large…

De face, le souffle des Pyrénées élargit ma poitrine, mon inspiration s’allonge, mon expiration s’allonge…Ma respiration prend le large, remplit mes flancs, soulève mon ventre, puis le vide…Mon haleine chaude traverse mon écharpe…

Soleil de novembre !

Les chardons blanchis, usés par l’été, s’échevellent en fines cotonnades. Le vent déboucle mes tensions qu’il emporte, dissout à l’horizon. Vastes respirations…Mes épaules font des petits ronds, mes bras, mes mains mes doigts s’offre à la tiédeur de lumière. Soupir…

Soleil de novembre !

L’astre redonne du clairon, les estives blondissent. Les tintements d’un troupeau oublié répondent, en écho, à ceux qui montent du fond de la vallée. Mon humeur, mon cœur rebondissent. Respirations libres…

Soleil de novembre !

Vautours et grands planeurs à la dérive, au-dessus des estives…Mon âme libre respire, crapahute, dévale la pente, escalade la paroi, prend le large. Je fais ce que je veux. Je me sens bien.

Immensité…souffles…lumière…je m’attarde sur mes ressentis de liberté. Je les inspire, autant de fois que nécessaire, et les ancre durablement au plus profond de moi en expirant lentement, lèvres closes, pointe de la langue collée en haut du palais. Je me sens bien…

« La montagne donne à l’homme tout ce que la société moderne a oublié de lui donner »

Boris  Vian

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